Des mots sur un agenda made in Janvier, avant départ.
2 janvier: on est pas le deux janvier, mais c'est pas grave. Je pars j'adore ça, ça me donne l'impression de fuir, toujours plus loin.
Sur le trajet d'aéroport, un coeur qui bat, peut-être plus fort que d'habitude. De peur, d'excitation, que les choses se passent mal, qu'il y ait un accident. Pas de ces peurs venues du hasard, plutôt produites du vécu. Clés perdues, avions ratés, problèmes de visa, les péripéties n'ont pas manquées, dans mon histoire de globetrotteuse.
Mais non, cette fois encore, le sourire aux lèvres tout passe mieux: surclassée dans ma "classe turista" qui porte si bien son nom. Puis la douane, quelques blagues échangées, un moment de convivialité. C'est vrai que c'est mieux quand on a le temps, et quand ils le prennent. J'avoue que ça fait plaisir d'entendre d'un inconnu en partant : "revenez vite". Oui c'est promis, encore plus maintenant.
3 janvier: ...enfin... le jour d'après. Madrid, le voyage aura été moins long qu'à l'arrivée. Je ressens cette drôle d'impression de quitter un "chez moi". Je me dit que maintenant j'en ai tout un tas, le Cameroun, Toulouse, Cannes, et puis maintenant Buenos aires. L'impression qu'à chaque fois que je quitte un endroit j'y laisse un peu de moi... je me perd un peu dans ce petit monde, sans doute pour pouvoir mieux m'y retrouver. Mais avant tout c'est l'Espagne, vue de haut, je voudrais bien y faire un tour, le vivre d'en bas. Pour l'intant je m'y sent une étrangère, je m'y sens argentine. Sans m'en rendre compte j'en ai l'accent, très prononcé, celui des portenos, reconnaissable entre mille. Chaque renseignement demandé provoque le sourire : "vous êtes argentine?" La réponse aussi devient complexe : "non, française, ou camerounaise, mais un peu italienne aussi sur les bords... argentine? après tout oui, pourquoi pas". Qui suis-je? Stephanie ou Christelle, la noire? la blanche? la bohème? la carrée? sociale? antisociale? pourquoi choisir? on est sans doute tous un peu de tout... un vrai melting-pot, l'indéfinissable, l'infini... j'aime.
4 janvier: 1h du matin, j'arrive à Paris. La grande, la lumineuse, que pourtant je ne perçois qu'en noir et blanc. Il fait froid, très froid, mais j'ai remis mon déguisement de New York, je m'y sens bien au chaud, les couleurs de son bonnet me réchauffent un peu. Un bus, des rues, des lampadaires. Et puis un taxi, se perdre dans la nuit? pas ce soir. La tour Eiffel scintille, et je la regarde comme un enfant sous les yeux si peu attendris du chauffeur, ils sont gris ... ca promet.
Puis le matin, un café, un sourire toujours et ça repart. Aujourd'hui je vais vadrouiller, seule, en attendant Elodie. Je marche, je prend le métro, je me perd, prévisible, mais toujours aussi jouissif. Quel bonheur! se perdre encore! les rues, elles sont petites, tournent et virevoltent... puis hop, un cul de sac!
Puis une soupe, dans un bar à salade, so parisien. C'est bon, c'est chaud, mais j'arrive à peine à tenir ma cuillère avec mes doigts congelés. J'observe autour de moi et je vois des parisiennes, de celles qu'on voit à la télé, ou sorties de magasines avec comme gros titre "j'ai trente ans, je vous emmerde, vous qui ne pouvez pas en dire autant". Je dois détonner avec mes couleurs, mon sourire, mes rastas ... et ma carte. Peu importe, j'ai l'habitude.
...
J'avais une carte, je l'ai troquée contre une amie. Vous avouerez que l'échange se tient, je n'y ai pas perdu. Que c'est bon, de la revoir, de les revoir, Catherine, les trains. Pas changé... ou ça ne se voit pas au premier regard. Tant mieux, j'ai d'autant plus envie de creuser un peu plus.
J'en aurai le temps, peu, mais c'est déjà bien. C'est comme une parenthèse dans la mobilité, comme une virgule bien placée. Je m'y sens bien, tout comme dans cet appartement très parisien de tante, Christine. De retour plus tôt que prévu, j'aurai le bonheur de profiter d'une hospitalité d'autant plus surprenante qu'elle est parisienne... mais pas trop j'avouerais, ça sent le sud, ça sent un autre chez moi.
Elodie et Paris. Paris et Elodie. J'ai un peu confondu les deux. J'ai parfois l'impression de l'avoir vu a travers son regard, accrochée à son sourire, pendue au bout de sa longue chevelure chatoyante (je veux la même!). Elle la carte, moi l'appareil photo. Elle la lucidité, moi, le vagabondage. On s'est finalement bien complétées. On en a vues des choses! Pour toi Jail, j'ai revu Monet, dans le petit palais, au travers de ce coucher de soleil qui je ne sais toujours pas pourquoi me touche toujours autant, tout en finesse en simplicité, et pourtant si plein de vie. Après les nymphéas du Moma je dois avouer que j'ai été bien servie. Voir Rembrandt au Louvre aurait été la cerise, que dis-je le cerisier, sur un gateau bien appétissant. Ce sera pour une autre fois. Le Louvre était quand même très bien ... bien que j'ai trouvé ridicule au possible tout le boucan qui y est con-sacré à la Joconde, ma foi bien lointaine, bien qu'interessante. Vous pouvez me jeter la pierre, je ne crains que les projectiles humains (à quand les nains-boulets à canon).
J'y ai bien mangé, bien bu, j'avais la peau du ventre bien tendue, et j'aurai bien remercié le petit Jesus n'eût égard à la visite de notre petit nico national à une personnalité dont je tairai le nom. On a même trouvé le moyen de manger brésilien à Paris, on y a bu des mojitos à tomber et on a marché dans la nuit froide et étoilée.
Paris. Je l'ai vue, reconnue. Comme New York, un de ces endroits qui vous disent quelque chose parceque vous l'avez déjà vu mille fois. Un de ces endroits pleins de tout. Mais surtout ici un endroit plein d'histoire. J'imagine un vieux Paris pavé, de vieilles enseignes, je l'imagine en noir et blanc, comme aujourd'hui je peux voir Doisneau, Cartier-Bresson ou autres Lartigue. Je l'ai vu aujourd'hui, et j'ai voulu la voir comme ont si bien su le faire ces autres, ceux là qui avaient du talent. Le talent de trouver la vraie lumière, celle qui se cache qui se terre, et qui n'attend qu'à exposer ses multiples facettes.
J'ai eu un vrai coup de coeur pour les lampadaires, poussant comme des champignons autour des endroits jolis, ou comme une fleur déversant son pollen autour d'elle. Je n'aurais refréné mes ardeurs que bien tard, apprenant les risques que j'avais pris. Peu importe, s'il faut souffrir ou mourir pour voir le beau, je suis prête à faire ce sacrifice.
Je vous ai parlé d'Elodie, je vous parle de Catherine, et je vous parlerai d'un norvégien très parisien. Dans la liste des guides que j'ai pu avoir, ma foi, celui là pourrait gagner une coupe, ou un pot de fleur en or, que j'imagine très bien au milieu de son salon. C'est en effet grâce à lui que j'ai découvert les deux seines, et ça ce n'est tout de même pas rien, entre autres choses, je ne les citerai pas toutes...
Paris, Paris, la capitale, la lumineuse, la pressée, la souriante, la chaleureuse, celle desrencontres, des cafés, des sourires et des pensées. J'y ai pensé beaucoup, à toutes ces personnes que j'ai vu ou lues et qui y ont trouvé leur muse. Paris, la muse, paris la chère. Un jour j'y serai riche, je verrai son faste et ses paillettes... je prendrai le temps d'y chercher autre chose qu'Arnaud Bernard, le TBI. J'y ai flanné, le prendrai le temps d'y courir comme eux ... mais pas trop longtemps. Paris ce n'est pas un cliché renfermant la liberté comme New York, paris c'est un cliché renfermant des clichés, des vus, re-vus, re-machés, re-passés et parfois dépassés.
J'avoue je l'ai aimée, comme je pourrai la détester... comme toutes ces choses entières et crues, qu'on prend (sauvagement?) avec leurs qualités et surtout leurs défauts.
Merci Elodie, merci Catherine (bien que trop peu) merci Nils et merci Paris qui n'aura pas déversé sur nous sa pluie réputée cinglante dans ses jours de décembre.
dimanche 30 décembre 2007
mardi 11 décembre 2007
Et un argentin, et deux argentins, et trois argentins ...
(hehe, un "petit" steak ... )
Hello,
Je vous ai tous laissé sur des nouvelles made in NY, c'était "awwwssome" comme ils disent là bas, c'est sûr, mais ma vie est ici, à Buenos Aires.
C'est toujours une super ville, il y fait très beau, très chaud, et j'y ai rencontré des potes de potes de pote (en clair, des amis des potes de jail in us made in France), ils sont cool, je vous mettrai une photo plus tard.
Bref, un nouveau message, parceque je me rend compte que ça fait un bail que je ne vous ai pas vraiment raconté ma vie, et vous savez combien j'adore ça...
Je vais bien, merci Solange, Grace et Amour de prendre de mes nouvelles si souvent! et vu que visiblement tout le monde semble interessé par le sujet, je vais donc vous parler des argentins.
L'Argentin a des tatouages, un ou plusieurs, plus ou moins gros. L'argentin est bavard, il adore discuter avec toi, moi, nous, lui même, même quand il devrait se taire. L'argentin est un dragueur né, il est beau et il le sait, mais il n'est malheureusement pas bien grand, ce qui n'a pas l'air de le déranger outre mesure. L'argentin sait danser, au moins un peu, juste assez pour entamer une bribe de conversation et de suite tenter de fourrer sa langue dans ta bouche, sans aucun préavis.
Mais l'Argentin est gentiment macho, il tentera toujours de tout payer pour toi (ce qui donne lieu à une organisation machiavélique, pour ne pas lui laisser le temps de chercher dans sa poche). Il est très gentil, et même s'il est bavard, en général il écoutera tout de même ce que tu as à lui dire. Si tu as besoin de quelque chose il fera tout ce qu'il peut soit pour t'aider lui même, soit pour t'aiguiller vers quelqu'un qui le pourra. Il apprécie les gens qui rient, sourient ou tentent de faire des blagues, parce qu'il est lui même ainsi fait.
Les argentins entre eux, ou plutôt, nous dirons, les potenos, adorent parlementer sur les limites réelles des différents barrios (quartiers), ce qui donne lieu à des discutions enflammées, souvent à rallonge, finissant par les perdre eux mêmes dans la description du lieu qui porte à croire qu'on est à la fin d'un monde et au début d'un autre. Ils boivent quasiment exclusivement du vin et/ou de la bière. Et fument beaucoup, de tout, et le partagent avec qui veut. Ils se droguent aussi pas mal, mais de façon moins avouée, je parle des drogues dures, de celles qui font péter les plombs un beau samedi ou rien ne laissait présager un tel comportement.
Les argentins aiment la musique électronique, mais ils apprécient fortement la kumbia, qui est ici un peu comme le rap en France, dans les voitures, vitres ouvertes, et à fond la sono. On reconnait ce rythme partout, certains la murmurent dans la rue surement se remémorant des souvenirs de veilles en boliche (ou Macumba night club, comme diraient d'autres). Tout ceci pour dire qu'à part pour certains vieux jeux, (souvent étudiant la danse en fac, ou venant de province, et parfois les deux) peu d'entres eux dansent le tango, et même s'ils connaissent airs et paroles par coeur, je ne pense pas que ce soit la première chose qu'ils écoutent en rentrant chez eux.
Les argentins connaissent leur histoire, les jeunes parfois mieux que leurs parents, qui dans certains cas n'étaient pas bien au courant de tout ce qui se passait il n'ya pas si longtemps que ça... avant que naissent les associations revendiquant ce besoin de mémoire.
Les plus anciens parlent de l'ancien temps avec nostalgie, celui où le peso allait bien (ou il donnait la possibilité de voyager par exemple), celui où les rues paraissaient sûres. J'ai même eu droit parfois au "bah oui, avant on savait qu'on devait craindre les militaires, mais on pouvait laisser nos enfants jouer dans la rue, on pouvait marcher sans rester agrippé à notre sac" ... certes ... peut-être ....
Les plus anciens se rappellent de l'époque où les rues étaient pleines le soir, les cafés fleurissant de monde, de tout âge, même les plus humbles. Il semblerait qu'aujourd'hui on se terre chez soi, on conseille aux demoiselles de ne pas se ballader dans certains coins seules la nuit, d'éviter carrément certains quartiers, d'éviter d'avoir un sac, d'éviter les ennuis, d'éviter d'être vue ... d'éviter de vivre? non visiblement les demoiselles en ont marre que les machos dirigent leur vie... bien qu'elles soient toutes à la recherche d'un novio potentiel (non pas un de ceux qui veut partager le produit de ses glandes salivaires à peine rencontré), un de ceux avec lesquels on va avoir un rapport non protégé (ah c’est le même ?) et finir enceinte et être de toutes les façons, quelque soit l'âge, quelque soit la situation obligée de le garder -garçon et bébé- (ou finir crevant dans un trou toute seule, parce que bu un remède d'une illustre inconnue auto-proclamée avorteuse illégale). Ne soyez donc pas surpris de voir des couples de gamins de 15 ans se balladant fièrement avec leur progéniture, qui de suite parait avoir un futur tout tracé ... mais pas de cette ligne droite qu'ont tendance à apprécier certains parents. Souvent, les femmes ont eu plusieurs enfants, et plusieurs maris, parfois un pour chaque. Parce que ma foi quand on se marie par obligation de nos jours, et qu'on sait qu'on a la possibilité de divorcer, on le fait, et plutôt deux fois qu'une.
Sans doute est-ce pour ça que les argentins adooorent parler de leurs histoires d'amour, de sexe ou de mariage (ou des trois, avec des femmes différentes)... et que leurs homologues féminines suivent le même chemin (ils se sont tous lassés de me demander si je me suis trouvée un novio ... face à mes réponses on ne peut plus froides et mitigées).
Bref, les argentins, les portenos, on dirait des européens (de ceux du bas, pas ceux de l'est), en plus pauvres ... en différent, en joyeux, toujours heureux de vivre, prêts à rendre un service, à aller boire un coup avec des illustres inconnus et leur payer à boire avec leurs maigres petits sous. L'argentin on dirait un italien d'afrique. Un qui vit dans le tiers monde avec des idées qui sont à force devenues siennes. Un qui regarde la France en se disant, "bah ouais il peut grever, non seulement il en a le droit mais c'est admis, moi j'ai une famille a nourrir". Un qui pense à une sécurité sociale qui fonctionne bien, pour tous. De l' aveux d'une française ici, mariée à un argentin, "ça va, t'es couvert tant que tu travailles, sinon c'est plus dur".
Voilà, je les aime bien ces argentins, on dirait des camerounais. Ils ont la main sur le coeur, mais il faut se mefier de l'autre, elle est souvent pas très loin de ta poche.
Que dire d’autre ? peut-être que comme ils sont comme ceux d’où je viens, je ne pense pas que je vivrai ici pour toujours, je m’y sentirai sans doute vite enfermée, malgré toute la diversité que peut offrir cette ville. On se rend vite compte qu’on ne peut pas profiter de tout avec tout le monde … parce qu’on est un étranger, on est attractif, du moins au début et puis on se rend compte qu’on est peut-être un peu utilisé, comme un trophée. « Regardez, je traine avec une française qui a une tête de brésilienne », c’est drôle au début, et puis ça lasse … comme les commentaires dans la rue, qui parfois quand ils sont peu insistant peuvent faire plaisir. Et puis à un moment les regards paraissent plus appuyés, impossible d’aller acheter du pain sans qu’on te demande « et d’où tu viens ? et tu fais quoi ? pour combien de temps ? et tu as un copain ? non ? tant mieux et blablabla » c’est redondant. Heureusement des fois ça se passe autrement, mais j’avouerai que ça ne m’a pas donné envie de créer de vrais liens, de rappeler tous ces gens avec qui j’ai discuté, souri, avec qui j’ai bu une bière. Et ça ne me donne pas envie de recommencer à me chercher des potes, je sais déjà comment ça va se passer, je connais déjà les questions et les réponses, c’est pas très amusant. Alors bon, du coup je pense que ça va me faire du bien de retourner chez moi, voir mes petits monstres, d’être surprise à chaque instant en me rendant compte de leur niveau de maturité au travers de leurs répliques parfois si cinglantes. A essayer de les garder en enfance encore un peu plus, c’est tellement bien d’en avoir une.
Et puis je reviendrais toute fraîche et reposée, je penserai peut-être plus à toutes les choses positives que j’ai pu trouver ici, et je tenterai d’en trouver d’autres.
Voilà, je crois que c’est tout ce que j’ai à raconter pour le moment. Peut-être que je serai plus inspirée dans quelques jours, peut-être qu’un jour je saurai écrire convenablement, peut-être qu’un jour je saurai apprécier les choses qui sont juste là sous mon nez sans avoir besoin de m’en éloigner, et peut-être que je finirai par me faire un premier foutu concert dans cette ville qui en fourmille de partout (j’veux dire un où je connais pas les artistes, où je ne travaille pas pour eux, où je paye l’entrée), et puis peut-être que je cesserai de raconter des inepties sur cette page … on y croit !
Bisoux les gens, en prime, photos de mon chez moi, pas de ma chambre, si vous voulez la voir, il faudra payer (un billet d’avion en l’occurrence).
C'est toujours une super ville, il y fait très beau, très chaud, et j'y ai rencontré des potes de potes de pote (en clair, des amis des potes de jail in us made in France), ils sont cool, je vous mettrai une photo plus tard.
Bref, un nouveau message, parceque je me rend compte que ça fait un bail que je ne vous ai pas vraiment raconté ma vie, et vous savez combien j'adore ça...
Je vais bien, merci Solange, Grace et Amour de prendre de mes nouvelles si souvent! et vu que visiblement tout le monde semble interessé par le sujet, je vais donc vous parler des argentins.
L'Argentin a des tatouages, un ou plusieurs, plus ou moins gros. L'argentin est bavard, il adore discuter avec toi, moi, nous, lui même, même quand il devrait se taire. L'argentin est un dragueur né, il est beau et il le sait, mais il n'est malheureusement pas bien grand, ce qui n'a pas l'air de le déranger outre mesure. L'argentin sait danser, au moins un peu, juste assez pour entamer une bribe de conversation et de suite tenter de fourrer sa langue dans ta bouche, sans aucun préavis.
Mais l'Argentin est gentiment macho, il tentera toujours de tout payer pour toi (ce qui donne lieu à une organisation machiavélique, pour ne pas lui laisser le temps de chercher dans sa poche). Il est très gentil, et même s'il est bavard, en général il écoutera tout de même ce que tu as à lui dire. Si tu as besoin de quelque chose il fera tout ce qu'il peut soit pour t'aider lui même, soit pour t'aiguiller vers quelqu'un qui le pourra. Il apprécie les gens qui rient, sourient ou tentent de faire des blagues, parce qu'il est lui même ainsi fait.
Les argentins entre eux, ou plutôt, nous dirons, les potenos, adorent parlementer sur les limites réelles des différents barrios (quartiers), ce qui donne lieu à des discutions enflammées, souvent à rallonge, finissant par les perdre eux mêmes dans la description du lieu qui porte à croire qu'on est à la fin d'un monde et au début d'un autre. Ils boivent quasiment exclusivement du vin et/ou de la bière. Et fument beaucoup, de tout, et le partagent avec qui veut. Ils se droguent aussi pas mal, mais de façon moins avouée, je parle des drogues dures, de celles qui font péter les plombs un beau samedi ou rien ne laissait présager un tel comportement.
Les argentins aiment la musique électronique, mais ils apprécient fortement la kumbia, qui est ici un peu comme le rap en France, dans les voitures, vitres ouvertes, et à fond la sono. On reconnait ce rythme partout, certains la murmurent dans la rue surement se remémorant des souvenirs de veilles en boliche (ou Macumba night club, comme diraient d'autres). Tout ceci pour dire qu'à part pour certains vieux jeux, (souvent étudiant la danse en fac, ou venant de province, et parfois les deux) peu d'entres eux dansent le tango, et même s'ils connaissent airs et paroles par coeur, je ne pense pas que ce soit la première chose qu'ils écoutent en rentrant chez eux.
Les argentins connaissent leur histoire, les jeunes parfois mieux que leurs parents, qui dans certains cas n'étaient pas bien au courant de tout ce qui se passait il n'ya pas si longtemps que ça... avant que naissent les associations revendiquant ce besoin de mémoire.
Les plus anciens parlent de l'ancien temps avec nostalgie, celui où le peso allait bien (ou il donnait la possibilité de voyager par exemple), celui où les rues paraissaient sûres. J'ai même eu droit parfois au "bah oui, avant on savait qu'on devait craindre les militaires, mais on pouvait laisser nos enfants jouer dans la rue, on pouvait marcher sans rester agrippé à notre sac" ... certes ... peut-être ....
Les plus anciens se rappellent de l'époque où les rues étaient pleines le soir, les cafés fleurissant de monde, de tout âge, même les plus humbles. Il semblerait qu'aujourd'hui on se terre chez soi, on conseille aux demoiselles de ne pas se ballader dans certains coins seules la nuit, d'éviter carrément certains quartiers, d'éviter d'avoir un sac, d'éviter les ennuis, d'éviter d'être vue ... d'éviter de vivre? non visiblement les demoiselles en ont marre que les machos dirigent leur vie... bien qu'elles soient toutes à la recherche d'un novio potentiel (non pas un de ceux qui veut partager le produit de ses glandes salivaires à peine rencontré), un de ceux avec lesquels on va avoir un rapport non protégé (ah c’est le même ?) et finir enceinte et être de toutes les façons, quelque soit l'âge, quelque soit la situation obligée de le garder -garçon et bébé- (ou finir crevant dans un trou toute seule, parce que bu un remède d'une illustre inconnue auto-proclamée avorteuse illégale). Ne soyez donc pas surpris de voir des couples de gamins de 15 ans se balladant fièrement avec leur progéniture, qui de suite parait avoir un futur tout tracé ... mais pas de cette ligne droite qu'ont tendance à apprécier certains parents. Souvent, les femmes ont eu plusieurs enfants, et plusieurs maris, parfois un pour chaque. Parce que ma foi quand on se marie par obligation de nos jours, et qu'on sait qu'on a la possibilité de divorcer, on le fait, et plutôt deux fois qu'une.
Sans doute est-ce pour ça que les argentins adooorent parler de leurs histoires d'amour, de sexe ou de mariage (ou des trois, avec des femmes différentes)... et que leurs homologues féminines suivent le même chemin (ils se sont tous lassés de me demander si je me suis trouvée un novio ... face à mes réponses on ne peut plus froides et mitigées).
Bref, les argentins, les portenos, on dirait des européens (de ceux du bas, pas ceux de l'est), en plus pauvres ... en différent, en joyeux, toujours heureux de vivre, prêts à rendre un service, à aller boire un coup avec des illustres inconnus et leur payer à boire avec leurs maigres petits sous. L'argentin on dirait un italien d'afrique. Un qui vit dans le tiers monde avec des idées qui sont à force devenues siennes. Un qui regarde la France en se disant, "bah ouais il peut grever, non seulement il en a le droit mais c'est admis, moi j'ai une famille a nourrir". Un qui pense à une sécurité sociale qui fonctionne bien, pour tous. De l' aveux d'une française ici, mariée à un argentin, "ça va, t'es couvert tant que tu travailles, sinon c'est plus dur".
Voilà, je les aime bien ces argentins, on dirait des camerounais. Ils ont la main sur le coeur, mais il faut se mefier de l'autre, elle est souvent pas très loin de ta poche.
Que dire d’autre ? peut-être que comme ils sont comme ceux d’où je viens, je ne pense pas que je vivrai ici pour toujours, je m’y sentirai sans doute vite enfermée, malgré toute la diversité que peut offrir cette ville. On se rend vite compte qu’on ne peut pas profiter de tout avec tout le monde … parce qu’on est un étranger, on est attractif, du moins au début et puis on se rend compte qu’on est peut-être un peu utilisé, comme un trophée. « Regardez, je traine avec une française qui a une tête de brésilienne », c’est drôle au début, et puis ça lasse … comme les commentaires dans la rue, qui parfois quand ils sont peu insistant peuvent faire plaisir. Et puis à un moment les regards paraissent plus appuyés, impossible d’aller acheter du pain sans qu’on te demande « et d’où tu viens ? et tu fais quoi ? pour combien de temps ? et tu as un copain ? non ? tant mieux et blablabla » c’est redondant. Heureusement des fois ça se passe autrement, mais j’avouerai que ça ne m’a pas donné envie de créer de vrais liens, de rappeler tous ces gens avec qui j’ai discuté, souri, avec qui j’ai bu une bière. Et ça ne me donne pas envie de recommencer à me chercher des potes, je sais déjà comment ça va se passer, je connais déjà les questions et les réponses, c’est pas très amusant. Alors bon, du coup je pense que ça va me faire du bien de retourner chez moi, voir mes petits monstres, d’être surprise à chaque instant en me rendant compte de leur niveau de maturité au travers de leurs répliques parfois si cinglantes. A essayer de les garder en enfance encore un peu plus, c’est tellement bien d’en avoir une.
Et puis je reviendrais toute fraîche et reposée, je penserai peut-être plus à toutes les choses positives que j’ai pu trouver ici, et je tenterai d’en trouver d’autres.
Voilà, je crois que c’est tout ce que j’ai à raconter pour le moment. Peut-être que je serai plus inspirée dans quelques jours, peut-être qu’un jour je saurai écrire convenablement, peut-être qu’un jour je saurai apprécier les choses qui sont juste là sous mon nez sans avoir besoin de m’en éloigner, et peut-être que je finirai par me faire un premier foutu concert dans cette ville qui en fourmille de partout (j’veux dire un où je connais pas les artistes, où je ne travaille pas pour eux, où je paye l’entrée), et puis peut-être que je cesserai de raconter des inepties sur cette page … on y croit !
Bisoux les gens, en prime, photos de mon chez moi, pas de ma chambre, si vous voulez la voir, il faudra payer (un billet d’avion en l’occurrence).
ps: j'oubliais, le "che" argentin n'est pas un mythe, c'est une bonne réalité bien utile pour les gens qui ont tendance à oublier les noms ... il est souvent ponctué d'un "boludo" très amical. "Che boludo, y que te paso?" bon, sinon dans l'idée, les argentins en général utilisent pas mal les gros mots, qui à force n'en sont plus vraiment. Dans le genre, on te fait une blague et ça se termine par un "viste este hijo de puta?!!". voilà, ne pas être surpris donc, ne pas prendre la mouche (hehe et voilà tout ce paragraphe pour placer une foutue expression!). Allez, besos les genx!
Mon patio, où maintenant il ya plein de soleil toute la journée...
Bordal, j'ai croisé Marc a Baires, c'est fou comme le monde est petit!
Bah 50 pesos quoi ... vous voulez pas un dessin non plus ...
samedi 1 décembre 2007
New York, New York ...
On m’a demandé de raconter mon voyage dans un autre monde. Pas évident, j’y ai beaucoup réfléchis, me demandant qu’est ce qui au final est important et me restera ?
Ce dont je me suis encore une fois plus rendue compte avec ces 5 jours d’épopée dans les montagnes russes new yorkaises, c’est que chaque lieu, chaque pays, chaque quartier, leur histoire, leurs hauts et bas offrent une possibilité d’épanouissement humain différent. On me dira : « oui c’est normal ce sont des cultures différentes ». Certes, mais je continue d’être émerveillée à chaque fois que j’arrive dans un nouvel endroit et que je peux observer cette différence, qui m’est si chère. C’est une culture qui change, mais avec elle c’est une façon de manger, penser et respirer. C’est une autre façon de voir les choses, mais c’est aussi une autre façon d’exister, de se positionner face au destin, à la vie.
Je me demande si tous les endroits du monde sont pareils, est ce que si je dédie ma vie au voyage, je serai toujours et à chaque fois aussi ébahie qu’une petite fille devant ses premiers flocons de neige ? A ver, comme ils disent par ici.
Revenons à nos moutons américains. Ils sont un peu fous, certains pensent qu’ils ont la vache folle. Mais je crois que c’est biologiquement impossible. Il n’en est pas moins, qu’il est, je pense, primordial à un moment dans sa vie d’aller les observer de plus près.
J’ai toujours été une vraie citadine, et je m’imagine très mal vivre dans un trou perdu (bien que selon certains, vu mon côté asocial primaire, ça ne devrait pas me poser de problèmes). Pourtant malgré ça, New York, la cité des cités ne m’a jamais attiré plus que ça. En général les Etats-Unis restaient pour moi la destination tout en bas de la longue liste des endroits où sûrement j’irai un jour. Pourquoi ? sans doute à cause de cette impression –fausse- de déjà tout connaître. Un peu comme si on croyait tout savoir de la culture nippone en n’en apercevant que les mangas.
Clichés vous dites ? oui, tout du long ce mot n’a jamais quitté ma bouche (et à la fin, pour cause de redondance, mes pensées). New York n’a rien de la ville grise et anonyme (une fois passé la vision de Times Square l’illuminée). New York n’a rien de ces villes tellement grandes qu’on y trouve jamais sa place. Dans cette ville là, et je n’y suis restée que très peu de temps, on a tout simplement l’impression d’être là ou il faut quelque soit le lieu.
Un peu exagéré ? peut-être pas. Ou peut-être que j’ai eu la chance de ne pas être une touriste comme les autres. Merci qui ? merci bambi ! enfin Jail, mon guide, mon étoile de David dans la pomme tentaculaire (et son système de métro non moins impressionnant). Peut-être ai-je eu cette impression d’être chez moi, parcequ’elle m’a invitée dans sa vie à elle. Celle totalement folle, où Richard Bona (la star des stars) appelle le matin de thankgiving pour pouvoir passer chercher sa nouvelle guitare, dans cet appart art-deco-design, grand et classe qu’elle appelle « chez moi ». Ou encore où Syd Matters (le groupe en entier, c'est-à-dire 6 personnes) se ramène pour vivre dans son salon, squattant les divers futons, et autres connections wifi.
J’ai été clairement happée par le tourbillon de sa vie, où les choses vont tellement à mille à l’heure que le temps change de mesure. Cinq heures passées avec elle, avec son rythme dément, donnent l’impression d’être 5 jours. Ca change définitivement du rythme lent et lascif de Buenos Aires, où les choses commencent si tard qu’on se dit que le soleil pourrait bien attendre lui aussi.
Tout ça pour dire, elle vous a dit que cette ville et sa vie étaient folles ? elle ne l’a pas dit assez fort, elle ne l’a pas assez crié, pour cause de manque de mots. Pour cause d’ahurissement permanent, ou même de surprise perpétuelle.
Cette ville semble être le seul endroit du monde sans culture, on y parle de façon égale, français, espagnol, anglais…. Chinois. Il n’y pas une définition de ce lieu et de ses gens, c’est un peu un grand, très grand, tout et n’importe quoi. Tout le monde est new yorkais, à partir du moment où tout le monde est citadin.
C’est l’effet de cette ville. Je pourrais vous parler des clichés, de ceux que tout le monde connaît. Je pourrais vous parler de Times Squares, du rockfeller, du Moma (rien que la pensée des trésors qui s’y trouvent me laisse sans voix). Ces clichés même qui font que je n’ai jamais rêvé d’y aller, sont ceux qui font que j’ai adoré, comme cette statue de la liberté tour à tour rougeoyante, orangée, inondée d’une lumière matinale ou plus tardive.
Parlons en de la lumière. Moi adepte du noir et blanc n’ai été que surprise de me voir apprécier cette couleur si particulière que prend la ville en cette fin d’automne. Le poumon new yorkais, (Central Park of course) en est la représentation ultime, dans sa verdure explosant de mille feux. L’image de l’explosion n’est pas exagérée (non je n’en suis pas arrivée au point de faire référence à ces chères défuntes tours), en démontre cette photo du plus bel arbre du monde…
New York, c’est la ville où tout est permis, où peuvent se côtoyer sans que cela ne gêne ou surprenne personne, un dinosaure géant, un magasin gigantesque entièrement dédié à la gloire du m’m rouge (au grand désespoir de son pote le marron), un cul de titi débordant d’un immeuble, des boules géantes sur une place, des micro-salades à 17 dollars… Mais ville où contradiction toute américaine oblige, il est impossible d’aller voir un concert à moins de 21 ans, mais possible de se faire une orgie St emilion/fromage-qui-pue ) à deux mètres de là.
New York, c’est aussi la mode, sans conteste… c’est la possibilité d’avoir un style fou, de se permettre toutes les excentricités et de paraître normal ou au pire « brooklynien ». Ici, l’excès ne nuit pas, overdose de Starbucks, de fast food, de lumières, de bars, de limousines se disputant un coin de trottoir. Tout ça c’est New york, c’est le rêve américain, c’est monter dans un metro à 6h du matin, bondé de blacks, tout endormis et semblant porter toute la fatigue du monde (ou de la ville, ça fait déjà un sacré poids) sur leurs épaules. C’est aussi, le respect d’un moment calme, ce sont toutes les personnes qui dans la rue, vous dirons dans un sourire : « hey sweetie, how are you ? have a nice day », ou ceux qui vous gratifierons en un coup de vent d’un « nice hair », ou tout autre compliment tellement simple et désintéressé qu’on en redemande. Je veux ce new york, celui ouvert, celui qui transpire le cliché des happy ending américains, de la cité du rêve, de l’espoir, de l’art, et des loft. (J’ai repéré le futur mien en construction déjà : Brooklyn me voici !!).
Ce dont je me suis encore une fois plus rendue compte avec ces 5 jours d’épopée dans les montagnes russes new yorkaises, c’est que chaque lieu, chaque pays, chaque quartier, leur histoire, leurs hauts et bas offrent une possibilité d’épanouissement humain différent. On me dira : « oui c’est normal ce sont des cultures différentes ». Certes, mais je continue d’être émerveillée à chaque fois que j’arrive dans un nouvel endroit et que je peux observer cette différence, qui m’est si chère. C’est une culture qui change, mais avec elle c’est une façon de manger, penser et respirer. C’est une autre façon de voir les choses, mais c’est aussi une autre façon d’exister, de se positionner face au destin, à la vie.
Je me demande si tous les endroits du monde sont pareils, est ce que si je dédie ma vie au voyage, je serai toujours et à chaque fois aussi ébahie qu’une petite fille devant ses premiers flocons de neige ? A ver, comme ils disent par ici.
Revenons à nos moutons américains. Ils sont un peu fous, certains pensent qu’ils ont la vache folle. Mais je crois que c’est biologiquement impossible. Il n’en est pas moins, qu’il est, je pense, primordial à un moment dans sa vie d’aller les observer de plus près.
J’ai toujours été une vraie citadine, et je m’imagine très mal vivre dans un trou perdu (bien que selon certains, vu mon côté asocial primaire, ça ne devrait pas me poser de problèmes). Pourtant malgré ça, New York, la cité des cités ne m’a jamais attiré plus que ça. En général les Etats-Unis restaient pour moi la destination tout en bas de la longue liste des endroits où sûrement j’irai un jour. Pourquoi ? sans doute à cause de cette impression –fausse- de déjà tout connaître. Un peu comme si on croyait tout savoir de la culture nippone en n’en apercevant que les mangas.
Clichés vous dites ? oui, tout du long ce mot n’a jamais quitté ma bouche (et à la fin, pour cause de redondance, mes pensées). New York n’a rien de la ville grise et anonyme (une fois passé la vision de Times Square l’illuminée). New York n’a rien de ces villes tellement grandes qu’on y trouve jamais sa place. Dans cette ville là, et je n’y suis restée que très peu de temps, on a tout simplement l’impression d’être là ou il faut quelque soit le lieu.
Un peu exagéré ? peut-être pas. Ou peut-être que j’ai eu la chance de ne pas être une touriste comme les autres. Merci qui ? merci bambi ! enfin Jail, mon guide, mon étoile de David dans la pomme tentaculaire (et son système de métro non moins impressionnant). Peut-être ai-je eu cette impression d’être chez moi, parcequ’elle m’a invitée dans sa vie à elle. Celle totalement folle, où Richard Bona (la star des stars) appelle le matin de thankgiving pour pouvoir passer chercher sa nouvelle guitare, dans cet appart art-deco-design, grand et classe qu’elle appelle « chez moi ». Ou encore où Syd Matters (le groupe en entier, c'est-à-dire 6 personnes) se ramène pour vivre dans son salon, squattant les divers futons, et autres connections wifi.
J’ai été clairement happée par le tourbillon de sa vie, où les choses vont tellement à mille à l’heure que le temps change de mesure. Cinq heures passées avec elle, avec son rythme dément, donnent l’impression d’être 5 jours. Ca change définitivement du rythme lent et lascif de Buenos Aires, où les choses commencent si tard qu’on se dit que le soleil pourrait bien attendre lui aussi.
Tout ça pour dire, elle vous a dit que cette ville et sa vie étaient folles ? elle ne l’a pas dit assez fort, elle ne l’a pas assez crié, pour cause de manque de mots. Pour cause d’ahurissement permanent, ou même de surprise perpétuelle.
Cette ville semble être le seul endroit du monde sans culture, on y parle de façon égale, français, espagnol, anglais…. Chinois. Il n’y pas une définition de ce lieu et de ses gens, c’est un peu un grand, très grand, tout et n’importe quoi. Tout le monde est new yorkais, à partir du moment où tout le monde est citadin.
C’est l’effet de cette ville. Je pourrais vous parler des clichés, de ceux que tout le monde connaît. Je pourrais vous parler de Times Squares, du rockfeller, du Moma (rien que la pensée des trésors qui s’y trouvent me laisse sans voix). Ces clichés même qui font que je n’ai jamais rêvé d’y aller, sont ceux qui font que j’ai adoré, comme cette statue de la liberté tour à tour rougeoyante, orangée, inondée d’une lumière matinale ou plus tardive.
Parlons en de la lumière. Moi adepte du noir et blanc n’ai été que surprise de me voir apprécier cette couleur si particulière que prend la ville en cette fin d’automne. Le poumon new yorkais, (Central Park of course) en est la représentation ultime, dans sa verdure explosant de mille feux. L’image de l’explosion n’est pas exagérée (non je n’en suis pas arrivée au point de faire référence à ces chères défuntes tours), en démontre cette photo du plus bel arbre du monde…
New York, c’est la ville où tout est permis, où peuvent se côtoyer sans que cela ne gêne ou surprenne personne, un dinosaure géant, un magasin gigantesque entièrement dédié à la gloire du m’m rouge (au grand désespoir de son pote le marron), un cul de titi débordant d’un immeuble, des boules géantes sur une place, des micro-salades à 17 dollars… Mais ville où contradiction toute américaine oblige, il est impossible d’aller voir un concert à moins de 21 ans, mais possible de se faire une orgie St emilion/fromage-qui-pue ) à deux mètres de là.
New York, c’est aussi la mode, sans conteste… c’est la possibilité d’avoir un style fou, de se permettre toutes les excentricités et de paraître normal ou au pire « brooklynien ». Ici, l’excès ne nuit pas, overdose de Starbucks, de fast food, de lumières, de bars, de limousines se disputant un coin de trottoir. Tout ça c’est New york, c’est le rêve américain, c’est monter dans un metro à 6h du matin, bondé de blacks, tout endormis et semblant porter toute la fatigue du monde (ou de la ville, ça fait déjà un sacré poids) sur leurs épaules. C’est aussi, le respect d’un moment calme, ce sont toutes les personnes qui dans la rue, vous dirons dans un sourire : « hey sweetie, how are you ? have a nice day », ou ceux qui vous gratifierons en un coup de vent d’un « nice hair », ou tout autre compliment tellement simple et désintéressé qu’on en redemande. Je veux ce new york, celui ouvert, celui qui transpire le cliché des happy ending américains, de la cité du rêve, de l’espoir, de l’art, et des loft. (J’ai repéré le futur mien en construction déjà : Brooklyn me voici !!).
Je vais peut-être clore en disant, que New York c’est aussi un peu tout ce qu’on veut en faire, à partir du moment où on en a les moyens… et le temps. C’est la ville qui donne toutes les portes, et vous laisse le loisir de chercher, trouver et savoir utiliser les clés au bon moment. Merci jail de m’en avoir donné quelques unes, je ne suis pas sûre de pouvoir de rendre la pareille un jour (ou peut-être pas aussi bien), mais quoiqu’il en soit je ferais de mon mieux.
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