jeudi 27 mars 2008

Chile, voyage de l'autre cote des andes

Parceque moi je suis une warrior, je vous fait le Chile-trip en un bloc.



Pour les details, voyez donc le boutdumondebis, je resterai et demeurerai la specialiste des impressions-posts.



Bref, depart par un bel apres-midi dans une semaine magique. Nous n'attendions que ca, nous en revions, nous l'avons fait...

Dans la realite c'est moins idyllique que ca, surtout parceque comme ils disent ici, j'ai fait ma "boluda". Pour être plus explicite, le jour ou on s'est retrouvees a la magnifique gare de Retiro, j'ai bêtement perdu ma carte bleue (oui celle qui fait que tu te sens tout puissant dans un pays etranger) ... on dira "perdu" pour que je me sente moins conne (histoire de changer un peu).



Comble de l'infortune (mais je ne savais pas encore a ce moment la que le veritable comble, celui qui te laise coi, etait encore a venir), il n'ya plus de places pour le jour que nous avions prevu pour le depart. Ce qui a donne lieu a une bonne demi-heure de palabres pour tenter de convaincre mes co-road-trippeuses que "non on ne les tueras pas au travail si elles loupent une journee". Menfin faut les comprendre, au moins "yen a qui travaillent".



Finalement donc, je perd ma carte, tente desesperement de ne pas peter un cable (bon, dans l'idee si on a pas de chouettes potes, voyager sans thunes c'est un peu mission impossible). Et je decide malgre tout de me lancer dans l'aventure.



Vous comprendrez pourquoi monter dans le bus m'est finalement apparu comme un soulagement (imposible alors de faire marche arriere). Et pourquoi en en descendant, 32 heures plus tard, ce premier sentiment avait bien eu le temps de laisser place a d'autres, dans ma liste je retiens: l'humour, l'exasperation, le comble de l'exasperation, de nouveau l'humour et finalement le detachement, la derniere et meilleure des armes.



Santiago donc, de nuit, sans banque, sans peso chilien, sans carte, sans telephone mais au moins les pieds sur terre et arrivees a bon port. Puis, premier rayon de soleil dans une nuit pas etoilee (si je ne trompe pas, depuis le fameux bide du bobdy en concert), une fleur de la chance, et des chiliens, les premiers a qui nous parlons sur leur territoire, presque trop gentils pour être vrais.



On remarquera plus tard que les chiliens en vrai, ce sont des amours. Je ne trouve pas d'autres mots. Que ce soit a Santiago, ville ultra-moderne, europeanisee, ou Valparaiso, latine latine latine, toujours prêts a donner un renseignement puis vous tenir par la main pour vous y emmener. Vous donner un sourire, accompagné de la blague qui tue, souvent tentee dans un francais toujours approximatif, et d'autant plus touchant.



A Santiago, une seule matinee. Mais une ville qui respire la tranquilite même dans son centre d'affaires, tellement en contradiction avec celui de Baires, toujours brulant et bouillonnant d'allees et venues. Et puis Santiago, c'est aussi l'echec de la rencontre avec Maelle, loupee a diner, loupee a dejeuner... elle ne nous a tout de meme pas lancee ses restes de salade a la figure, alors il ya de l'espoir. Surtout quand on voit l'apparition Maryse, bondissante et bisoutante tel un cabri a travers les pres (on ne peut rien vous cacher, c'etait dans un jardin) , j'ai toujours du mal du mal a croire que cet episode psychedelique etait reel.



Puis Valparaiso, differente dans la forme mais la meme dans les intentions. Avec ses rues etroites et pleines de toutes petites choses qui s'entassent, s'accumulent et virevoltent en spirale, en etage, en escaliers. Valparaiso, coloree forcement, mais lumineuse surtout, de part ses gens, ses bars, sa musique.

Des tags, oui il yen a, partout, a chaque coin d'oeil, a chaque clignement de rue. Mais pas seulement, il ya les messages, aussi.
Et puis c'est la que nous avons danse, en rond, cercle que nous avons brise pour tuer une dame. Accompagne de Margaux, oui la meme mais en version "je vis et travaille en Amerique latine"... je n'en demord pas, elle a change on dirait, en bien.
Et puis, Vailparaiso, dans la foulee des rencontres folles, Camille la temeraire qui a affronte sa horte de puces en delires avec un stoicisme stoique (les mots m'en manquent, clairement).

Mais toujours en vrac, en meme temps que les images me reviennent en memoire, il ya: les chiens, partout, qui "naissent pour mourir", attaque de gale oblige. Il ya les empanadas de fruits de mer, ou encore cet enorme plat ou se superposent gracilement "frites, viande, saucisses, oignons, oeuf, fromage". Un regal pour les yeux, l'odorat et la panse.

Puis il ya la mer, la mer, la mer... et mon premier tour en bateau. Le tout premier, qui fait des sensations bizarres et qui laissent sur sa faim...envie de plus un jour, de plus loin, plus vite, moins motorise. Je reve d'ocean, d'etendue desertes, d'infini et de trucs degoutant qui navigent a nos cotes. Explication: j'ai vu une meduse.

Toujours comme une enfant je decouvre les choses donc, ne me restent que les impressions, les sensations et quelques images fugaces. Puis revenant je ressent la satisfaction de quelqu'un qui va en terrain connu. Je comprend que certains s'attachent a Valparaiso, ca me parait meme logique. Cet endroit a pour le touriste vaguement un air de paradis: originalite, mer, art, accueil. En vrai, j'aurais surement adore y passer une annee... si je n'avais pas ete a buenos Aires. En vrai aussi, je me dis que le "Tiers monde"qu'il change de couleur, traverse des oceans ou danse le merengue au lieu de l'assico reste le tiers-monde. Toujours ceux qui ont peu donnent beaucoup, et a leur image sont leurs endroits. A vailparaiso, les tags te font oublier la precarite de certains endroits, la couleur masque les defauts des habitations, et les sourires te font definitivement passer dans un autre monde, idyllique. Et en meme temps c'est ca qui est beau, faire du presque rien le plus extraordinaire. Comme une salsa avec des inconnus a pas d'heure, comme croiser Holden en version norvegienne avec un nom qui ressemble a Einstein, comme manger du poisson avec pas loin l'odeur salee de la mer, comme se trainer des boulets et s'en defaire majestueusement, et comme des larmes, on sait pas pourquoi elles sont la mais elles y sont et apres ca fait quand meme du bien (Maryse ou etais-tu?).

Des moments inoubliables, avec des gens pas tres loin de ca et la "no-regret attitude". A part la perte de mon portable, je ne changerai rien, pour rien au monde. et du coup j'ai hate, de fuir encore... peut-être une estancia, peut-être Iguazu, peut-être l'Uruguay, peut-être la Patagonie, et si possible tout .... et vite, tres vite.

lundi 10 mars 2008

Vie aérienne et autres péripéties non moins volatiles

Une semaine, deux semaines. De nouveaux arrivants et cette impression folle d’être moi aussi tout comme eux toute neuve. Impression qu’à travers leur regard et leurs rires je peux voir les choses différemment. Je les attendais, et je le sentais revenir ce sentiment, revigoré, cette excitation que l’on ressent toujours en arrivant dans un nouvel endroit.

Tour à tour guide, mais pas trop, traductrice, ma foi pas bien compétente ou encore juste amie. Et là peut-être plus entière. J’aime.

Des calins, des bisous et des idées folles. Des décisions de dernière minute, suivant les aléas de ce ciel un peu trop tourmenté.

Pendant un moment j’ai oublié mes responsabilités suivant juste mes envies, de glandage, de festoyage. J’ai à nouveau arpenté les rues en essayant d’y trouver un sens, ou une âme, je ne sais pas trop.

Sans métaphorer, Sebastien d’abord. Premier arrivé, un inconnu ? pas tellement, du moins maintenant si peu. Premières impressions, parlage acharné en français, comme un épisode anachronique dans un film d’époque. Et aussi la redécouverte du si légendaire accueil chaleureux de mes colocs. On fera avec, ou sans, épisode à suivre.

Puis Juliette, ju, juju, rire et tongs, et puis aussi le plaisir de reboire des mojitos, de prendre l’apéro. L’apéro. Ju si pleine de cette ambiance si particulière imprimée par Toulouse dans nos gènes. Je l’avoue, ça m’a fait du bien d’avoir de nouveau quelqu’un qui vous dit « allez, c’est l’heure de l’apéro, on va se boire une bière ». Pas alcoolique, non, juste frais en été, comme le serait une bonne limonade, avec jus de sourire.

Enfin Jail. La new yorkaise. La bretonne, et toulousaine. Jail, folle toujours. Et aussi Jail qui doute en s’écoutant parler comme elle entendrait les échos lointains des souvenirs d’une langue oubliée.

Et puis à 4. Une bande de toulousains tout simplement. Sans chipotage, sans questions existentielles, juste une boule de joie qui explose encore et toujours, comme tous ces rires qui résonnent encore dans mon patio, ou dans les rues de Buenos Aires.

Maintenant je me dis que c’est le dernier épisode qui commence, que ce sera bientôt la fin. C’est comme un nouveau né qui porte avec lui la certitude de la mort, on y peut rien, on ne peut que profiter de cet instant qui ne reviendra plus.

Dernier épisode donc, avec de nouvelles têtes, ou pas. Ou juste des projets, plein, partout, fous et qui je l’espèrent se réaliseront, faisant de cette année de mobilité une année totalement et définitivement incroyable. Formant comme une parenthèse juste dans nos vies, ou comme une suite logique et pleine de sens pour le reste. Les autres années qui s’annoncent, je ne sais pas pourquoi, bien moins réjouissantes pourront au moins se vanter d’être celles qui auront suivi celle-ci.

C’est sans doute le meilleur épisode de l’iep. Une école vraiment folle, finalement avouons le. Qui donne cette possibilité d’être autre, ailleurs, pendant une année entière. Presque une année sabbatique que l’on prendrait à réfléchir à qui l’on est ou à qui l’on voudrait être. Juste pour ça, merci, juste pour l’opportunité, même si les réponses ne suivent pas.

J’y retourne, vivre. Quand j’en aurais bien profité je raconterai encore, mais sûrement sur un autre ton, plus mélancolique... et il faudra être prêts à ça.