jeudi 14 février 2008

Une journée ...

Et le temps de respirer, une nouvelle journée.
Levée comme d'habitude, mais des envies plein la tête. Ca sentait une journée vadrouillage, de loin. C'en a été une, bien.
Sans lyrisme, sans jolis mots, cette ville est juste belle. Son architecture, peut-être mieux qu'ailleurs, évoque son histoire. Des strates de temps, des couches d'envies, de celles qui changent. On passe du XIXème au XXème en un clignement de paupière, à peine le temps de dire ouf et un nouvel immeuble, avec de nouvelles couleurs. Il faudrait s'asseoir quelque part, prendre le temps d'éplucher cette accumulation de choses, de trucs et de machins. De tout, dans tous les sens, mais en fait pas le temps, ou plus le temps de s'arrêter sur chacunes d'elles.
Pourquoi? parceque mine de rien, on s'y fait, les choses deviennent naturelles. Passer devant la Casa Rosada n'évoque plus rien ... ça ne fait plus tellement bizarre de voir cet édifice tout rose, comme serait l'immaculée maison blanche.
Et alors on remarque les touristes en un regard, on les évite même. Comme une envie de ne pas être associés à eux. Je ne sais même plus pourquoi. Suis-je une touriste? il ya tant de choses que je ne connais pas dans cette ville, tant de choses encore à découvrir.
Passant dans la Suipacha, je tombe nez à nez avec un magasin de pompes de tango. Ca fait un bail que je n'ai pas dansé. J'ai certainement déjà tout perdu des 3 leçons que j'ai pu prendre. J'entre, je regarde, et bizarrement je sais exactement ce que je veux. Noires, en cuir, elles dureront plus. Fermées devant, sinon je ne pourrais pas danser bien longtemps, avec les pieds qui glissent. Assez souple pour pouvoir plier, retourner, faire glisser sur le sol mes pieds. Assez grandes, pour quand ils vont enfler. Et des classiques, sans fioritures, que je garderai toute ma vie, et que je pourrai mettre toujours, avec tout.
Puis, des mots échangés. Sans doute en parlant ai-je donné l'impression de quelqu'un qui s'y connait. La demoiselle me conseille un cours, très bon prof qu'elle me dit, tu pourras progresser. Merci.

Une journée comme ça. Où on marche, sans savoir exactement où on va. Mais on y arrive, sûrement.
Je préfère les journées que je fais sans plan, parceque prévoir un itinéraire dans cette ville tient du miracle. Du moins, lorsque l'on veut tenter de passer d'un barrio à un autre, ou quand on veut tout faire trop vite. Pour traverser la ville, il faudrait en bus deux fois 45 minutes, au moins... un système de bus tentaculaire... encore plus que peut l'être le système de metro de New York, c'est dire. La raison est simple, jamais on ne connaitra les itinéraires de toutes les lignes de bus ... jamais on ne saura à quel endroit exactement ils s'arrêtent.
C'est sans doute une des raisons pour lesquelles on sait toujours d'où on part à Buenos Aires, mais jamais où on va arriver, ni à quelle heure, ni avec qui. Et c'est ça qui est beau. L'improvisation et le système D sont les maîtres mots. C'est l'imperfection d'une soirée qui fait sa beauté. L'imprévu, à condition d'y être ouvert.
Du moins, c'est mon impression, très personnelle. Elle n'engage à rien, tout y possible. Quand j'y suis sortie, c'est surtout avec des argentins, je ne connais donc que ces lieux. De la nuit, je connais les boliches, choses qu'en France je fréquente peu. Ou certains bars, où on reste debout, où l'on sort pour pouvoir fumer (interdit normalement dans les lieux publics). Ou encore, les fin de soirées, dans un petit bar on ne sait où, du moment où l'on peut y boire des bières, et jouer au billard (je suis nulle je préviens).
Mais je sais qu'il yen a un autre de Buenos Aires, un plus glamour, plus riche. Ou un plus touristique. Ou même un plus pauvre. Dans tous les cas, ça parrait évident, mais il faudra savoir en assumer les conséquences. Pour le compte bancaire, ou pour le contenu de son sac.

Bref, vadrouiller, c'est bien. Et pour les gens qui viennent, j'ai hâte, mais j'espère juste que vous vous satisferez pour le début, de ces petits rien qui font que j'aime cet endroit, et qui me font l'apprécier. (Parceque ça reste des rien quand même).

Des bisoux, des papous, je mange et après je sors, je suis motivée aujourd'hui.

Pour la journée, pas de photos (parceque oublié, partie comme j'étais, la tête à l'envers), mais bientôt..... et puis je les garde pour la fin, quand tous les gens qui sont censés le voir l'auront vu...