Je n'arrive pas a ecrire.
Raconter ce que je vois avec des mots. Ou tout simplement faut-il aller au bout du monde pour rencontrer l'indicible. Lui donner un visage, une couleur, un nom.
La nature.
Comme jamais, vivifiante. Au sens premier du mot. On la ressent, dans son corps, au travers de ses sens, finalement si peu usites en temps normal.
L'immensite, la purete, de l'horizon, des monts, du blanc de la neige (qui monte), du bleu du ciel (qui descend)...
La perfection?
J'avoue qu'en y etant, perdu au milieu de rien, ou du tout, ca depend du point de vue, on ne pense pas a critiquer. On ne pense pas a esperer mieux, ou autrement.
Aucune photo deja vue, aucun reportage, ne te fletrit la peau, ne te congele doigts, nez, menton et orteils (oui, patauger dans la neige avec des Vans est une mauvaise idee, mais tres lucrative); Ni ne te donne l'impression d'être un minuscule moustique perdu dans l'immensite d'un truc vrai et authentique qui ne fait pas semblant d'être autre chose que ce qu'il est.
Puis, un detail assez surprenant et qui a son importance, mais ne sera jamais re-transcris par des photos, le silence.
Pas un de ceux de villes, plein de bruits sourds, etouffes, de fantômes marchant sur un parquet. Non, un silence profond, clair, a peine obscurcit par le ruissellement de la petite riviere en contrebas, et le craquement regulier de mes pas dans la neige, au fil des heures devenant de plus en plus assourdissant.
Et ton corps, emmitouffle dans un certain nombre de couches de vêtements, et le froid paralysant ton toucher, ta vue n'en devient que plus sollicitee. Et tant mieux.
Ce que j'ai vu, vous pouvez tenter de le percevoir avec mes maigres photos (en terme de perspective, de rendu de la realite des couleurs, et de panorama). Mais ce que j'ai ressenti en le voyant, vous ne pouvez que l'imaginer... et j'en suis navree.
Monts enneiges:
Des versants lisses et chatoyants, comme le serait une etoffe de satin, couleur neige.
Ou abrupts, rocailleux et violents.
Puis arbuleux, gris, comme le serait une toile de maître en fond noir et pinceaux de flocons.
L'eau:
Toujours elle me porte a confusion. Elle se mêle, s'entremêle avec le ciel et ses occupants.
Puis, apres quelques secondes, passe de reflecteur a reflecte. Et je me perd dans le tourment de ses exactions, les yeux plonges dans son manege.
La terre? :
Enneigee. Elle craque, bruisse, s'enfonce, fond, mouille, salit. Chacun de tes pas compte, il se pourrait que ce soit le dernier. Veritablement. Car ici, l'eau rapidement se fait glace (et toi avec elle).
Tout ceci, vous vous en doutez peut-être, n'a pas vraiment aide a contrecarrer mon asocialisme latent. Jamais aussi seule, jamais aussi libre.
D'autant plus seule que rentrant de mes expeditions, je ne trouve pas de mots pour exprimer ce que j'ai vu. Mais ils semblent se contenter de mes "estaba lindo" ( c'etait joli). Ou mieux: muy lindo! (tres joli).
(oui, j'ai des lecteurs non hispanophones... personne n'est parfait).
Non, en vrai, les gens que l'on rencontre par ici sont des gens fous. De ceux qui arrêtent leurs etudes pour voyager, pendant un an, ou plus... Ou de ceux qui en attendent la fin, plus sages.
Certains, plus ages, mais pas forcement des plus sages l'ont fait autrefois et ont perpetuellement ce goût d'ailleurs que n'ont que les personnes qui voyagent beaucoup. De continent a continent, de pays a pays, de culture a culture. Ceux la te racontent le monde. Le leur, qu'ils ont vu de leurs yeux, sentis, ressentis. Et ils te disent tous qu'il faudrait plus d'une vie, ou encore plus que ca, pour finalement vraiment être satisfait de ses voyages. Partir en se disant: " je connais cet endroit".
Ou alors est-ce la la beaute du voyage, effleurer, toucher du doigt, ce qu'est la Difference, le Beau, l'Autre.
Et c'est deja pas mal.
J'ai 19 ans, je suis nee et j'ai grandi au Cameroun. J'etudie en France et en tout je parle et/ou comprend 5 langues.
J'ai aussi visite de pres ou de tres loin, l'Allemagne, la Belgique, la Suisse, l'Italie, l'Argentine, le Chili, l'Uruguay, les Etats-Unis.
Dans chacun de ces pays, j'ai rencontre pletorre de personnes. Tres differentes, qui m'ont tous appris quelque chose.
Alors oui, je peux le dire, une fois n'est pas coutume: je suis une fille chanceuse et rien que pour ca disons merci au ciel et prions pour que ca dure tout le restant de ma vie ( ou au moins les semaines a venir).
Le mot de la fin? Voyagez les gens, ca ouvre a la vie...
Ps: les photos, oui je sais, mais pas evident au bout de monde de trouver internet plus debit suffisant... Je continue neanmoins a vous abreuver de mes delires road-trippesques.
A biental.
Raconter ce que je vois avec des mots. Ou tout simplement faut-il aller au bout du monde pour rencontrer l'indicible. Lui donner un visage, une couleur, un nom.
La nature.
Comme jamais, vivifiante. Au sens premier du mot. On la ressent, dans son corps, au travers de ses sens, finalement si peu usites en temps normal.
L'immensite, la purete, de l'horizon, des monts, du blanc de la neige (qui monte), du bleu du ciel (qui descend)...
La perfection?
J'avoue qu'en y etant, perdu au milieu de rien, ou du tout, ca depend du point de vue, on ne pense pas a critiquer. On ne pense pas a esperer mieux, ou autrement.
Aucune photo deja vue, aucun reportage, ne te fletrit la peau, ne te congele doigts, nez, menton et orteils (oui, patauger dans la neige avec des Vans est une mauvaise idee, mais tres lucrative); Ni ne te donne l'impression d'être un minuscule moustique perdu dans l'immensite d'un truc vrai et authentique qui ne fait pas semblant d'être autre chose que ce qu'il est.
Puis, un detail assez surprenant et qui a son importance, mais ne sera jamais re-transcris par des photos, le silence.
Pas un de ceux de villes, plein de bruits sourds, etouffes, de fantômes marchant sur un parquet. Non, un silence profond, clair, a peine obscurcit par le ruissellement de la petite riviere en contrebas, et le craquement regulier de mes pas dans la neige, au fil des heures devenant de plus en plus assourdissant.
Et ton corps, emmitouffle dans un certain nombre de couches de vêtements, et le froid paralysant ton toucher, ta vue n'en devient que plus sollicitee. Et tant mieux.
Ce que j'ai vu, vous pouvez tenter de le percevoir avec mes maigres photos (en terme de perspective, de rendu de la realite des couleurs, et de panorama). Mais ce que j'ai ressenti en le voyant, vous ne pouvez que l'imaginer... et j'en suis navree.
Monts enneiges:
Des versants lisses et chatoyants, comme le serait une etoffe de satin, couleur neige.
Ou abrupts, rocailleux et violents.
Puis arbuleux, gris, comme le serait une toile de maître en fond noir et pinceaux de flocons.
L'eau:
Toujours elle me porte a confusion. Elle se mêle, s'entremêle avec le ciel et ses occupants.
Puis, apres quelques secondes, passe de reflecteur a reflecte. Et je me perd dans le tourment de ses exactions, les yeux plonges dans son manege.
La terre? :
Enneigee. Elle craque, bruisse, s'enfonce, fond, mouille, salit. Chacun de tes pas compte, il se pourrait que ce soit le dernier. Veritablement. Car ici, l'eau rapidement se fait glace (et toi avec elle).
Tout ceci, vous vous en doutez peut-être, n'a pas vraiment aide a contrecarrer mon asocialisme latent. Jamais aussi seule, jamais aussi libre.
D'autant plus seule que rentrant de mes expeditions, je ne trouve pas de mots pour exprimer ce que j'ai vu. Mais ils semblent se contenter de mes "estaba lindo" ( c'etait joli). Ou mieux: muy lindo! (tres joli).
(oui, j'ai des lecteurs non hispanophones... personne n'est parfait).
Non, en vrai, les gens que l'on rencontre par ici sont des gens fous. De ceux qui arrêtent leurs etudes pour voyager, pendant un an, ou plus... Ou de ceux qui en attendent la fin, plus sages.
Certains, plus ages, mais pas forcement des plus sages l'ont fait autrefois et ont perpetuellement ce goût d'ailleurs que n'ont que les personnes qui voyagent beaucoup. De continent a continent, de pays a pays, de culture a culture. Ceux la te racontent le monde. Le leur, qu'ils ont vu de leurs yeux, sentis, ressentis. Et ils te disent tous qu'il faudrait plus d'une vie, ou encore plus que ca, pour finalement vraiment être satisfait de ses voyages. Partir en se disant: " je connais cet endroit".
Ou alors est-ce la la beaute du voyage, effleurer, toucher du doigt, ce qu'est la Difference, le Beau, l'Autre.
Et c'est deja pas mal.
J'ai 19 ans, je suis nee et j'ai grandi au Cameroun. J'etudie en France et en tout je parle et/ou comprend 5 langues.
J'ai aussi visite de pres ou de tres loin, l'Allemagne, la Belgique, la Suisse, l'Italie, l'Argentine, le Chili, l'Uruguay, les Etats-Unis.
Dans chacun de ces pays, j'ai rencontre pletorre de personnes. Tres differentes, qui m'ont tous appris quelque chose.
Alors oui, je peux le dire, une fois n'est pas coutume: je suis une fille chanceuse et rien que pour ca disons merci au ciel et prions pour que ca dure tout le restant de ma vie ( ou au moins les semaines a venir).
Le mot de la fin? Voyagez les gens, ca ouvre a la vie...
Ps: les photos, oui je sais, mais pas evident au bout de monde de trouver internet plus debit suffisant... Je continue neanmoins a vous abreuver de mes delires road-trippesques.
A biental.
Baie d'Ushuaia, matin arrivee...matin calin
Le Faro Les Eclaireurs
Bon, a un moment ca se passe de commentaires... enjoyez donc la suite ...
2 commentaires:
J'étais sidérée en lisant ton message... sidérée par la proximité entre ce que tu écris, et ce que j'ai ressenti en Patagonie moi aussi... d'autant plus que j'étais en Patagonie chilienne, avant l'hiver, qu'on ne se connaît que très peu... Et pourtant, j'ai ressenti les mêmes choses (du moins des sensations similaires), et je me suis fait des réflexions très proches des tiennes sur le voyage...
La Patagonie est un endroit magique... en voilà une preuve supplémentaire.
Ciao !
Oui continue Steph !
J'attends avec impatience ton prochain post !
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